Publié par : MarieMag | 24 juillet 2012

Tuesday Cliché #3 la mode montréalaise serait donc folle ?

Chaque mardi, je décortique pour toi un cliché collé à Montréal et à ses environs, un petit quelque chose que l’imaginaire collectif superpose à la réalité, facilitant de fait la perception d’une identité nationalisée. Au fait, paraît que les français puent.

Oui oui!

Ici, rien n’est vraiment affaire de mode. Tout est question d’amour de soi et de ce que l’on porte. Qu’il s’agisse de confort ou de style, chaque individu semble agir selon ses propres raisons et ses propres convenances. Je ne vais pas aller jusqu’à prôner une liberté totale régissant tout ce petit monde. Mais presque.

Montréal possède sa propre mode. A dire vrai, chacun fait sa vie et se fout royalement du regard des autres. Du moins c’est l’impression que les gens donnent. Sans généraliser à outrance, on peut déclarer sans risque que les québecois n’ont pas peur du ridicule. Bon j’avoue que le legging à toutes les sauces (couleur chair sur fessier rebondi c’est toujours le must) et le pantalon de pyjama en extérieur dépassent un brin les limites de la décence. La coupe inopinée des chemises « cache-culs » (comprendre long derrière, archi-court devant) et les associations liberty/écossais mériteraient le bannissement éternel vers la friperie de l’au-delà.
N’empêche. Le cheveu vert émeraude fait son petit effet sympa sur une tête bien faite et un look grunge/pop. Sans rire, les tignasses bariolées des petites meufs éclaboussent nos bien mornes trajets souterrains et tachent nos rétines pour le plus grand bien de nos quotidiens. Ici, le fameux tatouage (has-been par chez nous) fait fureur, de même que les écarteurs, ces choses un peu désuètes qui transforment les lobes d’oreilles en flasques trous béants.

Passion ultime pour certain(e)s, facteur d’oscillation sociale pour d’autres, la mode n’est pas un vulgaire artifice de la vie courante. Je dirais même plus, elle s’apparente souvent à un langage du collectif que chacun choisira d’ignorer ou de suivre à sa guise. En bonne parisienne d’adoption, je subis consciemment et pleinement l’influence de la tendance du moment sur la capitale de notre patrie chérie.
Paris darling, c’est le in sous toutes ses formes, là où la tendance perd toute crédibilité dès lors qu’elle attire les sympathies de la plèbe, ou l’art de la toilette n’a rien de frivole (déconne pas c’est du sérieux la mode), où l’engouement crée le dénouement et où les fashion weeks seront bientôt jours de chôme. A Paris, même le contre-courant s’instaure modèle à suivre. Que tu le veuilles ou non, que tu sois apte à le reconnaître ou pas, c’est un fait : Paris engloutit insidieusement ton âme d’enfant et ce, avec allure.
Alors vivre à Montréal après ça, c’est choquant, transcendant, étonnant voire libérateur. Je ne sais pas vous, mais personnellement je sortirais bien avec un string léopard fluo au dessus de mon jean troué.

PS: Nouveau merci à Tom Buzz,baroudeur de l’extrême, chasseur de chasseur de non-tendance pour la photo d’illu :)


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